/!\ +18 / Lux tenebris // Erebe

@Erebe Valdios & @Achil Danaé

lux tenebris

Ce verre je l’ai bien mérité. Comme une récompense après une rude journée, une journée qui m’a mené en enfers, convoqué par la Source elle-même. Mon géniteur avait fait son apparition dans mon salon, me traînant de force dans ce monde sous-terrain, comme une vulgaire marionnette. Dieu que je le déteste et davantage encore, ce père qui m’a ôté tout sens des sentiments, des émotions. Mais les faits sont là, on ne dit pas non à la source et j’avais fini dans la salle du trône, face au grand roi des enfers. Inutile de dire que je n’en menais pas forcément large, même si je ne laissais rien transparaître. Après tout, je n’avais fait que tuer deux démons insolents, incapables d’être discrets alors qu’ils s’en prenaient à une humaine, morte elle aussi. Mais ce n’était pas ça que la Source souhaitait me dire, que du contraire et de là, j’ai compris que j’étais dans une sacrée merde.

Alors oui, ce verre je le méritais amplement, et bien plus encore. J’avais choisi un bar que je fréquentais assez régulièrement, abritant pas mal de sorciers, de démons et autres créatures venus du ciel ou des enfers. Le propriétaire refusait les bagarres et donc, les humains présents ne remarquaient jamais rien. Tant mieux, je ne suis pas d’humeur à jouer les justiciers, ça m’a couté l’enfers en personne, on ne m’y reprendra plus. Poussant un long soupire, je me pose à une table de libre à deux places, commandant un double whisky sans glaces. Si durant la moitié de mon verre, on me laissa bien en paix, ce ne fut pas le cas par la suite. Un démon approcha et réclama la place, comme le roi de sabbat. Soupire lasse et les émotions en vracs, la patience m’a rapidement quitté et pas qu’un peu je dirais.

Sans prendre la peine de répondre, mes doigts se fermes doucement et le démon se fige, est pris de tremblement discret. Son sang, je peux le sentir en moi, comme une mirrade de petites files électriques.  Le flux sanguin ralenti doucement, douloureusement, mais pas assez pour provoquer sa mort. Je souris en coin, ferme davantage les doigts, amplifiant la douleur alors qu’il gémit et que quelques regards se tournent vers nous. Je décide à ce moment de relâcher la pression et de lancer un regard froid au démon, lui semant ainsi de dégager vite fait de mon champ visuel. Il ne demande pas son reste, pour l’instant, mais je sais que des représailles seront à prévoir. Un peu d’adrénaline, ça ne fait de mal à personne, si ? Et c’est bien sûr à ce moment-là que Erebe décide de faire son apparition, ayant sûrement rien manqué de la scène. Et merde.

« Je suis innocent, c’est pas moi. »

Annonçais-je entre mes dents, prenant une grande gorgée du reste de ma boisson, redéposant le verre vide d’un coup sec. Erebe…beau blond avec qui les parties de jambes en l’air occasionnelles s’étaient accélérées. Ce mec à un charme fou, on ne va pas se mentir et quelques fois, avec lui, j’aime oublier que j’avais aimé un demi être de lumière autrefois.

@Erebe Valdios & @Achil Danaé

lux tenebris

Jouer de mes capacités en public. Evénement étrangement rare. Et pourtant, l’humeur maussade est trop présente pour que je m’abstienne, m’empêche de jouer avec le feu. Une famille démoniaque veut déjà ma tête sur un plateau, et aujourd’hui, un démon souhaitera probablement se venger dans un futur proche. Je sombre dans une spirale infernale, incapable de me tenir, me de contenir. Jouant avec le danger comme je jouerais avec des lego. J’ai encore en mémoire les paroles de la Source, sa demande étrange d’utiliser mes capacités sur mon propre père. Le pire, c’est que je n’avais pas hésité une seule seconde, comme mené par une envie de vengeance évidente. Je voulais le blesser, je voulais le faire souffrir, l’anéantir pour m’avoir arraché la seule étincelle de ma misérable vie. Je voulais le voir s’écrouler, s’étouffant dans son propre liquide carmin et, pourtant, au fond de moi, une partie me hurlait que c’était mal. Mais je l’avais éteinte, comme en appuyant sur un bouton que j’avais réactivé en sortant des enfers. Les images ne me quittent pas, ne me quitteront plus jamais. Le danger rôde, plus dangereux et sournois que jamais. J’avais attiré l’attention des enfers, j’avais déjà un pied dans les flammes insolentes.

Mais ma soirée ne fait que commencer, comme une évidence flagrante. Parce qu’il arrive, se dirige vers ma petite personne. Mes mots résonnent, le font rire. Un soupire caresse mes lèvres et mon amant s’installe en face de moi, prenant cette place vide que j’aurais aimé préserver pour ce soir. Erebe n’est pas de mauvaise compagnie, mais je le préfère dans un lit que en train de parler, de creuser, de chercher des failles dans mes secrets. Il me fait, en un sens, pensé à l’être autrefois aimé. Lui aussi portant la lumière de son côté, alors que je contrastais avec les ténèbres qui ne cessaient de rôder autour de moi. Peut-être est-ce pour cette raison que j’ai fini dans ses draps, cherchant le réconfort d’un homme magiquement proche de celui que j’avais perdu…qu’importe, parce que les nuits avaient continué à s’enchaînées, n’étaient pas restées uniques. Glissant mes iris sombres sur son corps, m’arrêtant sur son visage, je ne souris pas, jouant un peu avec mon verre. Sa beauté contraste avec la mienne. Cheveux blonds, yeux vairons, musclé mais plus petit que moi. Ça en serait presque risible d’y penser de la sorte, et pourtant, les faits sont là.

Il reprend mes paroles et je hausse les épaules, d’un air désabusé, comme si ce que j’avais annoncé n’avait pas spécialement d’importance. L’innocence m’a quitté depuis bien des années, mais le sous-entendu du jeune homme me fais légèrement sourire. Mes iris viennent happer les siennes, s’y accrochent farouchement. « Erebe, tu devrais savoir qu’avec toi, je ne suis jamais sage. » Je fais signe à la serveuse pour commander un autre verre, m’appuyant davantage sur le dossier de mon siège alors que le blond fait de même. Comme destinés à se supporter, ce soir, une fois encore. La question est, de quelle façon ? Avec le demi être de lumière, les choses ne sont jamais simples à devinées, mais généralement, elles finissent de façons agréables. Mais bien sûr, l’hybride pose, une fois encore, des questions et cette fois-ci, je décide de lui donner quelques brides d’informations, tant qu’elles ne dévient pas sur ma vie sentimentale. « Un séjour imprévu en Enfers. Une histoire de démon que j’aurais tué, la Source pas contente parce que la famille veut ma tête sur un plateau, mais je suis encore là…donc, je te laisse deviner la suite. » Sauf que la suite, elle est tellement plus compliquée.

La serveuse arrive avec mon verre et je prends celui-ci entre mes doigts pour en boire une gorgée, venant de nouveau caresser le visage de l’homme en face de moi. Si il n’avait pas été aussi attirant, pour sûr, je lui aurais déjà demandé de la fermer et de dégager du bar…mais par chance, l’homme a tendance à me faire plus d’effets que la normale. Un jeu, ou pas. Je n’en sais rien. Entre mes partenaires démoniaques et lui, les choses sont différentes. Les hybrides démons cherchent à exploiter mon côté démoniaque, Erebe, lui, ne cherche rien de plus que du plaisir et parfois, des réponses qu’il n’obtient pas. Je ne suis pas un homme énigmatique pour rien. Je préserve mes émotions, je préserve mes pensées, mes souvenirs pour de bonnes raisons…l’hybride ne fait pas exception à la règle. Le seul à qui j’aurais pu me confier, autrefois, a disparu de ma vie pour des raisons qui me sont propres et a emporté une partie de moi avec lui. Un jour, peut-être, pourrais-je de nouveau aimer d’une façon si forte que je baisserais les armes, exploserais les murs. Mais pour l’heure, ce n’est même pas envisageable.

@Erebe Valdios & @Achil Danaé

lux tenebris

Parler de moi m’est presque, quasiment, impossible. Comme constamment sur la retenue. Refus de m’ouvrir, de véritablement laisser quelqu’un se faufiler, lui donnant ainsi les moyens de me briser, encore. Parce que j’ai grandi avec un démon supérieur, que les douleurs physiques ne sont rien, que la manipulation mentale est risible mais le cœur, lui, est douloureux. Mon géniteur l’avait rapidement compris. Compris que je ne me plierais que d’une seule façon, que d’une seule force. L’amour. Et il en avait joué, une fois, une seule. Il avait trouvé une brèche, venant m’arracher ce en quoi je tenais le plus. Pathétique petite chose que j’avais été, que de croire que, moi aussi, je méritais peut-être davantage que quelques parties de jambes en l’air. J’y avais cru, à ma façon, mais j’avais fini par m’écraser de ce nuage que j’avais construit. Alors oui, je me préserve aujourd’hui, de toutes intrusion. Quelles soient sentimentales ou non, le danger reste potentiel. Le désir pour mener à davantage, à plus d’affection, on ne m’y reprendra plus. Mes amants restent des amants, je ne laisserais plus cette chose se faufiler jusqu’à mon myocarde, drainant la faible lumière qui brille en moi. Sans quoi, je courrais à ma perte.

Et il rit, encore, face à mes mots. Différence, une fois encore, flagrante entre lui et moi. Moi, je ne ris jamais, ou que très rarement. Quelques sourires en coin, charmeurs souvent, mais jamais véritables. Ils sont là pour cacher les blessures, pour essayer d’atténuer la noirceur qui prend le pas sur la douceur. Pourtant, elle est là, cachée, quelque part dans les tréfonds d’une obscurité de naissance. Tare évidente aux yeux des démons que d’être associé à une mère sorcière, qui elle, avait choisi la lumière aux ténèbres. Mais qu’importe. Grâce à elle, j’ai au moins quelque chose de plus, quelque chose qui me dit que je ne suis pas que démoniaque, que peut être, je peux choisir. Et c’est ce que j’ai fait, en choisissant cette neutralité à laquelle j’aspirais depuis des années. Au début, c’était davantage pour irriter mon paternel et puis, j’avais pris gout à l’évidence même de ne pas choisir un camp, une équipe. Je fonctionne mieux en solo, au moins, je n’ai pas besoin de me figer sur des actions ou des règles que je pourrais ne pas respecter. Comme, notamment, tuer un démon et faire de moi un traitre à ma race, comme l’avait dit la Source.

Alors je me confie, un peu, sans entrer dans les détails. Peut être que j’en ai besoin, ou juste, besoin d’évacuer certaines choses. Je n’en sais rien, mais Erebe est là, il écoute et au moins, il n’est pas stupide, juste parfois épuisant. Et non, je ne parle pas de nos danses endiablées, même si dans ces moments-là, je finis épuiser. Je parle davantage de son attrait à vouloir en savoir davantage, à creuser, se faufiler pour mieux me cerner. Quelques secondes passent et ses paroles me font me crisper, tendant mes muscles sous mes vêtements. Il ne devrait pas jouer à ça, pas maintenant, pas ce soir. Je ne suis pas d’humeur à recevoir ses piques. « A ma connaissance, je ne suis qu’à demi-démon. Et non, je n’obéis pas sagement. Pourquoi, être de lumière, tu obéis aux gentils fondateurs comme l’Angelo que tu es, toi ? » Je souris en coin, parce qu’il n’est pas le seul, à pouvoir jouer. Sauf que dans mon état d’esprit, je devrais peut-être éviter. Mes paroles peuvent, par la suite, devenir méchantes et blessantes. Hors, ce n’est pas ce que je souhaite, pas avec Erebe, même si je lui ferais bien fermer sa bouche enivrante.

« Non plus, les choses sont plus complexes » Et je n’en dis pas plus. Comment réagirait-il, si j’annonçais les faits ? Si je disais que, le mal en personne, s’intéressait à ce qui coule en moi, ce que je suis capable de faire ? C’est comme placer une pancarte lumineuse sur mon front avec « la Source me veux, tuez-moi ou amener moi à lui ». Moi qui n’aime pas attirer l’attention plus que nécessaire, me voilà délicatement servi. Roulant l’alcool dans le verre rond, je détourne les yeux, fixe un point invisible l’espace d’une seconde, comme si j’étais parti ailleurs, autre part. ça ne dure pas, je reviens vite au beau blond et roule des yeux dans leur orbite. « Cette chaise n’était pas pour lui, la preuve, tu as ton cul posé dessus. Et de toute façon, quelques ennuis ne peuvent pas me faire de mal, je sais aisément me défendre. Qu’il revienne, je me ferais une joie de le lui faire découvrir. » Petit sourire en coin, j’appuie mes avant-bras sur la table, revient caresser ses iris des miennes, un sourire en coin. « Puis, tu sais à quel point j’aime piailler pour rien. D’ailleurs, que fais-tu ici toi ? »

Changement de sujet, de personne…je fais en sorte de détourner l’attention de moi, vers lui.

@Erebe Valdios & @Achil Danaé

lux tenebris

La patience est une vertu que je ne possède clairement pas…je suis né avec ce manque de qualité, laissant davantage place aux émotions négatives. Mon éducation, pourtant, me demandait énormément de patience pour ne pas écraser pour mon père, faire de lui un Hama sanguinolant, se roulant dans son propre sang. Il m’a fallut des années pour ça…Bien qu’il l’ait largement mérité, j’avais laissé le démon en moi prendre le dessus, sans même chercher à le brider, l’arrêter. Le plaisir que j’y avais pris me semblait loin et proche en même temps, comme la sensation d’une caresse empoisonnée et douloureusement mortelle. Ma journée, rude, m’avait laissé un gout amer, peut apte à gérer mes émotions négatives et le beau blond finira probablement par le réaliser, le comprendre de diverses façons. Mon corps qui se crispe, mes mâchoires qui se serrent, les muscles qui se bandes. Tellement de signaux d’alertes, de murmures dangereux. Serais-je capable de lui faire du mal ? Sincèrement, je n’en ai aucune idée, je ne sais même plus de quoi je suis véritablement capable lorsque la colère prend le dessus. Comme un gamin qui pique des crises de colères, trop impulsif pour réfléchir avant d’agir. Et ce gosse, il est dangereux.

Face à ses mots, je souris en coin. Pas d’amusement, pas de joue, un sourire en coin qui murmure que je comprends, silencieusement. « Tu as donc ta réponse à ta propre question. » Parce que si la Source demande, je ne m’exécute pas forcément. Non, je ne suis pas un démon à la botte de l’hybride, descendant de Cole. Ma neutralité est tout ce que je possède, comme un fragment que je tente péniblement de garder entier. Peut-être aie-je hérité de ma génitrice, pour cet esprit de combativité. Au final, je n’en sais rien, je n’ai pas eu le bonheur de la connaître. Morte alors que je n’étais qu’un gosse, abandonné entre les griffes d’un homme que la nature aurait dû rendre stérile. On a tous nos histoires, nos drames, notre croix à porter. Certains sont plus chanceux que d’autres, c’est certain. Je ne suis pas le genre à pleurer sur mon sort, j’avance, je souffre, mais je place un pied l’un devant l’autre. Reculer, regarder en arrière, ça pourrait me faire plier et je ne peux pas me le permettre, encore moins maintenant. Il serait tellement plus facile de succomber au charme de la Source, mais la facilité ne coule pas dans mes veines.

Et je décide de changer de sujet, m’appuyant davantage sur mes avant-bras, croisant le regard de l’hybride au sang lumineux. Fasciné par ses iris, comme happé dans un monde qui n’appartient qu’à lui, qu’à ses pensées. J’aimerais pouvoir m’y faufiler, lire ce qu’il pense, sentir ce qu’il ressent. Mes pouvoirs ne sont pas basés sur ça, je sais que ceux-ci ne viendront jamais s’imposer. Face à sa réponse, je roule des yeux, une fois encore. « Non, je pensais que tu mangeais un hamburger saignant moi…me voilà bien déçu. » Répondis-je également, du tac au tac. Mais bien entendu, ma diversion ne fonctionne pas et je grimace. Erebe est intelligent et surtout, il est détective privé. Parfois, mes doigts me brûlaient, l’envie d’attraper mon appareil laissé chez moi et de le prendre en photo est oppressant. Comme pour garder la trace d’une réalité bafouée, éphémère. Parce qu’un jour, tout ça s’arrêtera, j’en ai conscience. Pour des raisons multiples, nos chemins risqueront de se séparés, mais pour l’heure, c’est comme si nos sentiers ne cessaient, au contraire, de se croiser, encore et encore. Ce n’est pas pour me déplaire, cela dit. Mais ses mots m’arrachent un sourire en coin, son sous-entendu ne passe pas inaperçu, pas avec moi, pas lorsque je sais ce qu’il cache.

« Je pense, qu’effectivement, je peux considérer le fait de me faire oublier quelques heures…je connais même des endroits parfaits pour ça. » Prenant un air innocent, je finis par laisser de nouveau un sourire caresser mes lèvres. Parce que ce genre de bêtise, j’en suis probablement trop habitué. Avec lui, avec d’autres, mais beaucoup sont de sang démoniaque. Parce qu’eux, ils ne me rappellent pas le premier. Eux, ils ne sont pas tournés vers la lumière. Ils ne représentent pas un risque évident. Prenant une gorgée de mon alcool, je décide que ça sera le dernier. Inutile de finir sur les rotules, ce n’est pas dans mes habitudes et j’apprécie moyennement d’être soul. Face à la question de Erebe, je fronce les sourcils. « Un mode opératoire peut être ? Je connais quelques démons capables de pousser des humains au suicides, ou de faire passer ça comme tel. Mais généralement, c’est qu’ils sont en mission, et si c’est pour le plaisir, je suppose qu’ils sont stupides. » Parce que je n’ai jamais connu ça, le plaisir de tuer pour rien. Peut-être parce que je me suis toujours abstenu de tomber dans ce travers, de peur d’y prendre gout et de perdre la totalité de mon contrôle si fragile.

Glissant mes yeux vers son verre, je penche la tête sur le côté avant de revenir le fixé droit dans les yeux. « On a deux options. Soit, tu te recommande un verre et on discute comme de vieux cons, soit, tu finis ton verre et on se barre d’ici pour comme tu dis, me faire oublier quelques heures. Je t’avoue que la deuxième option est sûrement la plus amusante. » Revenant poser mes bras sur la table, j’appuie mon poing contre mon menton, un sourire plus qu’évident et à double sens sur mes lèvres pleines, le regard brillant de cette flamme de luxure presque trop démonstrative. « Puis, j’ai cruellement besoin de me détendre et on sait, toi et moi, que tu es d’une grande efficacité dans ce domaine. » Et encore, les paroles sont pesées, histoire de ne pas trop flatter son ego de mâle.

@Erebe Valdios & @Achil Danaé

lux tenebris

Elle dérive la conversation, vers un sujet plus agréable, bien que plus sérieux également. Je me dis que, peut-être, le sujet peut être détourné, moins personnel. Parler de moi, c’est m’ouvrir davantage. Il n’est pas l’homme auquel je dois laisser entrer dans une fail, pour des raisons et d’autres. Il ne doit pas être une exception à la règle, devenir ce qu’il n’est pas. Je dois garder mes barrières, décider ce que je veux lui donner, ce que je refuse de lui offrir. Je reste maître de mes pensées, de mon existence, de mes faiblesses. Il m’explique les signes, les soucis. Je hausse les épaules, légèrement. Je ne suis pas proche du monde démoniaque, bien qu’aujourd’hui, j’ai mis les pieds en enfers. Les hybrides démoniaques, je couche avec et ça s’arrête là. Bien qu’avec un, j’ai eu un semblant d’espoir de le faire passer dans la neutralité. Espoirs évaporés rapidement, une fois encore. Parce que l’espoir est traitre, parce que l’espoir ne mène qu’à la déchéance et aux illusions. Le blond devant moi est une illusion. Une illusion d’oublier quelques heures, quelques instants, la douleur qui me ronge depuis plus d’un an. Une porte de sortir qui s’entrouvre pour, ensuite, se refermer.

« Non, je ne vois pas. Je peux essayer de me renseigner discrètement autour de moi, mais je dois t’avouer ne pas fréquenter énormément de démon…j’ai davantage tendance à les éviter, ils sont chiants à mourir. » Mais au lit par contre, ils mettent foutrement le feu et ce n’est jamais d’une grande tendresse. Au fond, ce n’est probablement pas ce que je cherche, la tendresse, la douceur. J’y ai gouté, j’ai aimé, et je l’ai laissé m’échapper. A quoi bon désirer quelque chose qui finira, irrémédiablement, par disparaitre ? C’est stupide. Mon corps se rapproche de nouveau, mes paroles résonnes comme des mots innocents et qui pourtant, sont totalement dépourvus de ce sentiment. Y’a rien d’innocent dans mon sous-entendu, dans cette envie de finir la soirée ailleurs que dans ce bar. Il lève la main, approche son verre de ce sourire que je lui connais que trop bien. S’immobilise. Il veut jouer, s’amuser, me faire patienter, me provoquer. Que sais-je. Après tout, il n’est pas un ange, pas vraiment. Erebe aime s’amuser, provoquer, jouer les anges pervertis par de nombreux corps à corps endiablés. Et moi, je lui offre la perche pour jouer, pour s’amuser davantage de la situation.

« Oh, tu sais Erebe, tu es peux être bon dans ce domaine, mais tu es loin d’exceller. Ma patience ne serait pas à toutes épreuves, davantage si tu préfères picoler. » Sourire en coin, je penche un peu la tête sur le côté, comme amusé par le comportement de l’homme. Je sais parfaitement que je finirais par rentrer avec lui, mais le blond veut juste m’emmerder. Il fini son verre, se lève, attrape une clope. Je roule des yeux devant ses mots, incapable de me retenir, de ne pas montrer mon agacement. Je l’observe s’éloigner, en profite pour glisser mon regard le long de son corps tout en posant quelques billets sur la table. Je me redresse lentement, étire mes muscles sans impatience, sans énervement. Une fois d’attaque, je suis la directement de l’hybride, le retrouvant une clope entre les lèvres. Image presque trop enivrante, alors qu’un sourire en coin caresse une nouvelle fois mes lèvres. Il veut voir à quel point mon impatience règne, à quel point je veux l’entrainer dans la luxure, une fois encore ? Je ne suis jamais contre un rappel en force, parce qu’il ne sera pas le seul à jouer, pas le seul à s’amuser.

Lentement, j’approche de lui, d’une démarche désabusée. Une fois à sa hauteur, je lui prends la cigarette qu’il tient entre ses lèvres pour libérer le passage. Mes iris se sont une fois de plus plongée dans les siennes, les attrapant pour les retenir prisonnières. Je ne dis rien, durant quelques secondes, me contentant de le regarder, de le dévorer des yeux sans contrefaçons. Lentement, mon corps se rapproche, assez pour briser la distance et mes lèvres viennent frôler les siennes. « Tu es peux être un virtuose dans certains domaines, mais n’oublie pas, j’ai les miens. » Voix suave provocatrice alors que mes lèvres ne font que frôler les siennes, provocatrices, aguicheuses. Mes doigts glissent sur sa hanche, alors que ma seconde main tient toujours sa cigarette qui se consume. « Tu veux retourner boire… » murmure, de nouveau, alors que mes lippes dévient vers son oreille, mordillent légèrement le lobe de son oreille. « …alors je t’en prie, mais je n’ai plus aucune patience…alors fais ton choix. » caresses sensuelles de mes lèvres dans son cou. Pas vraiment de contacts, toujours que des frôlements pour lui rappeler ce qu’elles peuvent faire, ce qu’elles peuvent donner, provoquer.

« Mais décides toi vite… » Mes doigts remontent un peu, assez pour que nos corps entrent de nouveau en contact, pour que mon souffle se fasse sentir sur son épiderme…et enfin, je m’éloigne d’un pas, puis deux, un sourire provocateur sur les lèvres. Portant sa clope à celles-ci, je tire une bouffée, lui offre un clin d’œil et me dirige vers ma voiture l’air de rien.

@Erebe Valdios & @Achil Danaé

lux tenebris

Je me contente d’acquiescer face à ses paroles, parce que je n’ai rien à ajouter. Je vais tendre l’oreille et entendre, voir ce qui pourrait clocher, mais sans plus. D’une façon ou d’une autre, je ne bosse pas pour un camp en lui rendant service, ayant nettement compris que le blond était comme moi, dans la neutralité. C’est une bonne chose. Mon ex-compagnon œuvrait pour le bien, cherchant sans cesse à faire pencher la balance de son côté. J’ai tenu bon durant une année, ne cessant de lui dire que je l’aimais, mais que j’aimais également l’homme que j’étais devenu Un homme neutre, libre de faire ce qu’il souhaite, refusant d’obéir aux ordres de la Source ou encore, des sorcières et sorciers Halliwell ou même des fondateurs. Tout ça, ce n’est pas pour moi et mon ex avait fini par le comprendre, vers la fin. Peut-être pense-t-il aujourd’hui que c’est la cause de notre rupture ? Que mon cœur se soit détaché de lui, parce qu’il était tourné entièrement vers la bonté ? Qu’importe, je ne le saurais jamais…Je n’irais jamais lui réclamer des réponses et lui, me haïra probablement toute sa vie. Je préfère ça, que de l’amour perdu ou des regrets.

Le jeu commence, sans vraiment être flagrant. Quelques paroles, quelques sourires, quelques sous-entendus. Ça fonctionne comme ça, entre nous. Jamais rien de bien visible, mais lorsque nous sommes seuls, les passions se déchaînent sans demi-mesure, sans retenues. Parce que ses doigts font frissonner mon épiderme, ses lèvres éveillent des envies incontrôlables, ses soupires sont comme une mélodie que j’écouterais sans nuls doutes en boucle, jusqu’à rayer le disque. Mais Erebe est un joueur et ça, j’en suis conscient. On se cherche toujours, avant de se trouver. La récompense est d’autre plus agréable, d’autant plus exquise que de tout avoir trop rapidement, servi sur un plateau d’argent. La récompense doit valoir la mesure du charme et pour ça, nous sommes passés maitre en la matière. Je le rejoins rapidement, mais pas trop, prenant mon temps pour ne pas lui donner raison de suite. Il peut jouer, autant qu’il veut, il sait que je répondrais d’une façon tout aussi enviable et charmeuse. Mes pas me rapprochent de lui, mes lèvres frôlent sa peau, jouent avec celle-ci alors que mon souffle est comme une caresse dévorante. Mon corps frôle le sien, s’attarde un peu, alors que mes mains se posent sur ses hanches.

Les mots sont programmés pour l’éveiller, le titiller. Les caresses sont là pour lui rappeler, que moi aussi, je peux aisément le faire vibrer. Qu’importe qu’on me voie faire, que des yeux curieux puissent se poser sur nous…voilà bien longtemps que j’ai appris à ne plus y prêter attention, à justement, aimer provoquer ces esprits fermés qui pourraient trouver ça déplacer. Je continue sans me lasser, jusqu’à ce que je recule d’un pas et porte la cigarette à mes lèvres pour en respirer la fumée toxique. Calmement, je lui tourne le dos et me dirige vers sa voiture. Les habitudes sont évidentes, la sienne dormira quelques heures sur le parking, jusqu’à ce que l’heure de partir arrive. Parce qu’il ne dort jamais avec moi, une règle évidente, silencieuse, jamais énoncée, mais presque logique…Personne n’a plus partagé mes nuits depuis un an, parce qu’à mes yeux, c’est signe d’un rapprochement et ce rapprochement, je le dégage à coups de pieds aux fesses…par peur, par amertume, par facilité. Qu’importe les raisons, à mes yeux, elles sont valables. Mais Erebe est un esprit libre, même si il l’avait pu, il ne serait probablement pas resté une nuit entière. C’est même une quasi-certitude.

Je jette le mégot de la cigarette, éteinte, dans une poubelle en passant tout en attrapant mes clefs. Sauf que l’hybride en a décidé autrement…il m’attrape par la ceinture et me retourne, mon dos venant heurter la portière conducteur. Un sourire en coin vient à passer sur mes lèvres, alors que mon myocarde s’accélère subtilement devant cette prise de force que j’adore. Son corps se presse contre le mien et avec certitude, si il continue, je serais incapable d’attendre des lustres avant d’arracher ses vêtements. Publiques ou pas, on fera un malheur au pire…Bien sûr, Erebe n’a retenu que le mot virtuose, mais admet que j’en suis également un, pour ça, je me contente de hausser un sourcil remplacer par un frisson évident lorsque ses lèvres parcourent ma peau. Paroles à mon oreille, j’ai à peine remarqué que mes doigts se sont mis à parcoururent ses hanches dans un frôlement provocateur également. Mais il se recule, me laisse respirer et je prends une seconde pour faire redescendre la pression avant de répondre. « Chez moi. » Imprévu évident, car l’hybride n’a jamais posé les pieds dans ma maison, mais pour l’heure, je ne vois pas d’autres endroits assez calmes pour ce genre de conneries.

Sans écouter sa réponse, j’entre dans mon SUV noir et attache ma ceinture avant de démarrer le contact. « Sauf si t’as un autre endroit en tête, mais j’en doute. » Que je dis en tournant les yeux vers lui. Mes iris brillent d’un éclat de malice évident, mais pas que…non, il y a aussi de l’envie, de l’excitation, quelque chose qui dévore les tripes et qui ne demande qu’à sortir, qu’à imploser le temps de quelques heures…

@Erebe Valdios & @Achil Danaé

lux tenebris

Chez moi…il sera une exception, une seule. Je peux me le permettre. Erebe n’est pas du genre à rappliquer chez moi, réclamant des comptes ou encore, venant chercher ce que je ne peux lui donner. Je ne risque pas grand-chose, que des questionnements intempestifs de mes animaux de compagnie. Parce que leurs pensées seront oppressantes, j’en ai totalement conscience. Ils vont me poser des questions, m’emmerder avec ça, eux qui ne croisent pratiquement personne chez moi. Mais je ferais en sorte de les ignorer, parce que ce soir, je n’ai pas la patience ni le courage de jouer à chercher un endroit. Pas après la sensation de ses lèvres contre ma peau, son souffle me rappelant l’air effréné que nos cœurs peuvent avoir sous l’excitation, le désir. Entrant dans le SUV, je ne cherche pas à savoir si ça lui convient, pas vraiment, parce que c’est ça où la voiture…et croyez-le ou non, j’apprécie moyennement de faire ce genre de chose dans ma bagnole, le confort y est moyen pour ça, bien que les banquettes soient confortables et spacieuses. Au pire, j’ai un coffre immense, il pourra faire l’affaire si je rabats les sièges, mais ça serait de la chipotrie.

D’une façon où d’une autre, Erebe ne semble pas contrarié, que du contraire, son sourire en dit long. Je souris en coin à ses paroles, lui offrant un petit clin d’œil. Je prends le temps de démarrer, mais je ne fais qu’allumer le contact…parce que son bras se tend et vient glisser sur ma chaire recouverte, à l’intérieur de ma cuisse. Un frisson parcoure mon épiderme, bien que je ne le montre pas. Mes yeux sombres croisent les siens si particuliers. Et là, le plus impatient des deux, c’est lui. Je peux me douter de la raison. Chez moi. Lui qui me pose tant de questions, par moment, va entrer dans un univers qui m’est propre. Pour quelques heures, il aura accès à ma demeure, ma passion pour les animaux, les meubles modernes et unis. Durant quelques heures, il verra ma chambre sombre et blanche, agréable, spacieuse et rangée. Il pourra en déduire quelques petites choses, mais ne pourra pas déterminer les véritables blessures. Parce que cette maison, je la partageais avec un autre, autrefois. Nos corps se reposaient l’un à côté de l’autre et depuis un an, ce ne fut plus le cas…depuis un an, je dors seul, simplement.

« Je ne sais pas trop, peut-être que l’image que tu me donnes m’amuse assez pour que je retarde le démarrage… » Souriais-je en coin, laissant mes iris briller d’un air taquin. Ne plus savoir conduire…si, je n’en suis pas encore à ce niveau-là, heureusement. « Oh, ne t’inquiète pas pour ma conduite, j’ai encore un total contrôle sur mon corps. Dommage. » Dis-je en soupirais un peu trop théâtralement. Mais le voilà qui se penche en avant, sa main toujours sur ma cuisse, cherchant la provocation. Et je réplique, sans hésitations, approchant son visage du miens. Ma propre main glisse sur sa cuisse, mais elle, remonte plus haut, franchit la barrière invisible sans même une once de regret. « Non, pour l’heure, c’est toi qui en as l’air à me forcer à m’activer. » Murmurais-je contre ses lèvres, alors que ma langue vient caresser celles-ci avec un amusement sensuel, ma main appuyant un peu, davantage, contre son pantalon par pur instinct d’excitation. Mais je finis par relâcher la pression, me reculer l’air de rien…parce que l’exciter c’est presque comme me condamner aussi. « Mais bon, assez parler, laisse-moi conduire. » M’amusais-je en entamant une marche arrière rapide, me dégageant de la place de parking.

Le trajet est rapide. Je conduis bien, mais vite…les routes sont désertes et j’habite plus loin que le centre-ville, dans une double maison entourée d’arbres et d’un commencement de forêt. Une fois le sentier entamé, j’appuie sur un bouton accroché à mon porte clef et la maison illumine les lumières extérieures, pendant que la porte du garage s’ouvre pour me laisser entrer, se refermant automatiquement. Moteur coupé, je fais signe au blond de me suivre, tout en annonçant. « J’ai des animaux, je ne suis pas fou, j’ai la capacité de communiquer avec eux. Donc, ne t’étonne pas. » Simple, net et précis. Ouvrant la porte qui donne sur le hall, les quatre chiens sont déjà là en remuant la queue, m’inondant de leurs pensées. « Pas maintenant, j’suis pas seul. Dégagez, je vais ouvrir la porte et allez faire ce que vous voulez, revenez avant le matin et restez en forêt, sinon, je vous fais prendre un bain ! » La menace en serait presque amusante, mais dès que les chiens virent Erebe, ils se remirent à hurler dans ma tête. En grondant, j’ouvre la porte d’entrer. « de-ho-rs ! » Et voilà que chiens et chats disparaissent en courant.

Fermant la porte, j’ouvre néanmoins la trappe pour animaux de taille des chiens et chats au niveau du bas de la porte et enfin, me consacre à Erebe. L’espace d’un instant, je le fixe du regard dans le lâcher et puis, j’abandonne tout contrôle. J’en ai marre de jouer…je bouffe les quelques pas qui nous sépares et viens coller mes lèvres aux siennes, d’une façon passionnelle, gourmande.

@Erebe Valdios & @Achil Danaé

lux tenebris

Le jeu ne cesse jamais. Une habitude tenace, qui n’appartient qu’à nous. La main glisse le long de sa cuisse, mais s’aventure plus loin que la sienne, sans hésitation. Je peux sentir son corps réagir au mien, comme trop souvent. Je ne ferais pas le malin, étant donné que la réciprocité est également évidente. Il suffit d’un rien plus enflammer mes sens, éveiller mon épiderme et toutes les couches qui forment ma peau au simple contact de ses doigts. Sourire légèrement ancrer sur mes lèvres, je me recule, m’arrache à lui le plus difficilement du monde. Il nous faut partir avant que ce SUV serve de chambre inconfortable. J’ai déjà testé la voiture avec Silver, il y a un peu plus d’un mois, et j’en étais sortir avec des courbatures franchement désagréable…surtout que mon don de régénération ne s’était pas encore enclenché à ce moment-là…A la réplique du beau blond, cette fois-ci, je ris de bon cœur. « Oh non, je ne me trompe pas de levier, Erebe, je sais exactement où mes doigts traînent… » m’amusais-je en lui jetant un regard plein de sous-entendu, tout en déclenchant la marche arrière de ma voiture automatique. Le moteur gronde et la route s’ouvre à nous.

Je ne parle pas vraiment, n’ayant pas grand-chose à dire. Le demi être de lumière me connait asse pour savoir que je ne suis pas un grand bavard, que mes silences ne sont pas lourds, juste instinctifs. Parler c’est risquer de dire des conneries, risquer d’en dire de trop et la preuve en est quand je lui annonce que je sais parler aux animaux. Du moins, communiquer avec eux, d’une certaine façon. Certaines bestioles comprennent le langage des hommes, les sauvages, par contre, absolument pas. J’ai beau comprendre leurs pensées, certains, eux, ne comprennent pas mes réponses…heureusement, ce n’est pas le cas de mes animaux de compagnie. A peine arrivé dans la maison, que je lui donne la preuve de mes dires. Il sourit. Même si je ne le vois pas, mes animaux me l’annonce sans préambule et toutes les voix résonnent en se mélangeant dans ma tête. Dieu que je déteste ça…c’est comme si quatre mélodies s’unissaient, sans rapports. Les paroles, les mots deviennent incompréhensibles et je perds patience, mettant toute la petite tribu dehors. Je n’ai clairement pas envie que ceux-ci assistent à mes ébats…même si pour eux, la reproduction reste basique, ils ne comprennent pas l’appartenance d’un mâle avec un mâle.

Et cette fois-ci, les choses deviennent plus lourdes de sens. Mes iris viennent se planter dans celles de Erebe, l’espace de quelques instants, quelques secondes. Je pourrais aisément continuer ma joute verbale, le pousser dans ses retranchements, autant qu’il le ferait avec moi…mais la patience s’éclipse. Nous sommes seuls et mes instincts grondent comme des coups de tonnerres qui ne demandent qu’à imploser. Il a cette allure désabusée, ses mains enfouies dans ses poches. Qu’importe. J’avance, rapidement. Assez pour qu’en deux secondes, mes lèvres viennent se poser sur les siennes, sans autorisation. Je n’en ai pas besoin, nous ne sommes pas là pour jouer au monopoly…et, nier que j’ai envie de lui serait franchement stupide. Il ne lui faut pas longtemps pour répondre à mes lèvres, ses doigts glissant dans mes cheveux, d’autres sur ma taille pour me faire rencontrer un mur. Je laisse une main agripper sa nuque, mon corps se coller au sien avec une envie incontrôlable. Tête tirée en arrière, je laisse un soupire traverser mes lippes, témoignant mon envie de davantage, mais également le plaisir de sentir ses baiser parcourir ma gorge, éveillant de multitudes de petites décharges dans mon corps.

Ses doigts se faufilent sous mon t-shirt, éveillant davantage celle-ci. Mes doigts lâchent sa nuque pour attraper sa veste et la faire glisser sur le sol, pour ensuite, s’occuper de son t-shirt et lui ôter avec une précipitation presque amusante. J’en oublie l’endroit, le temps, le moment. Il n’y a plus rien qui compte, plus rien qui existe à part lui et moi…Mes lèvres reviennent chercher les siennes, mes dents mordillent, ma langue trouve sa jumelle pour une danse que nous connaissions par cœur. Abandonnant ses vêtements à terre, je le pousse sans ménagement, me félicitant d’avoir installé ma chambre dans le couloir principal…Evitant soigneusement…enfin presque, les jouets de mes chiens…je ne peux m’empêcher de sourire contre ses lèvres alors que j’entend un jouet couiner sous ses pieds. La joie d’avoir des animaux en abondance…mais seulement quelques secondes plus tard, j’entre dans ma chambre, mes lèvres ayant trouvés refuge dans son cou pour y parsemer des sillions de baisers et mordillement bien placés. Coup de pied et la porte claque. Ma respiration se fait plus rogue, plus fracassante alors que mes doigts s’égarent au niveau de sa ceinture pour la défaire.