la danse des démons // Monday

la danse des démons

« Quelqu’un arrive. »

Les pensées glissent dans mon esprit comme une mélodie que je ne peux arrêter. Pensées de ce chien couché à mes côtés, alors que les autres animaux sont éparpillés dans la maison assez vaste et agréable. Fronçant les sourcils, je regarde Jack, le Berger Allemand d’un an aux longs poiles. Quatre chiens, des chats, serpents…si jamais j’avais su que je pourrais un jour capter les pensées des animaux, je me serais abstenu d’avoir toute une ménagerie. Tournant délicatement la tête vers le hall d’entrée, je tends l’oreille comme prêt à bondir pour éviter une quelconque rencontre fortuite. Peux de personnes savent où j’habite, bien que mon géniteur ait réussit à trouver mon adresse sans mon consentement pour me traîner en enfers. Ah ça, je ne risque pas de l’oublier, cette rencontre avec la Source. Au moins, maintenant, je sais que je suis potentiellement intéressant, bien que l’idée de sortir de ma neutralité ne soit pas imaginable.

« Tu te trompes surm… »

Ou pas, étant donné que la sonnette retentie et que je pousse un grognement de frustration. En simple jogging sans t-shirt, je ne m’attendais absolument pas à recevoir de la visite. En ce début de soirée, j’avais décidé de camper sur mon canapé méridien et de rester devant la télévision avec de la pizza et quelques bières. Rien de plus compliqué, du moins, c’était mes projets de bases qui allaient probablement tourner court. Me levant, je fais taire mes quatre chiens d’un geste de la main et les sommes de rester tranquilles avant de me diriger vers la porte d’entrée. Un deuxième bruit de sonnette et je m’irrite davantage, traînant les pieds vers la porte que j’ouvre très lentement, sans prendre la peine de m’habiller davantage. Il fait chaud et je suis chez moi, alors, au diable la bonne convenance.

Et là, c’est la surprise….Monday. Merde. Manquait plus que lui. Moi qui tentais de l’éviter soigneusement depuis ma convocation en enfers, il a fallu que monsieur le demi-démon vienne jusqu’à moi. Il faut dire que, vu notre relation, ça ne m’étonnait qu’à moitié. Bien que le sexe soit au centre de celle-ci, Monday a également tendance à réveiller le pire en moi, donc, mon côté démoniaque et ça, ce n’est pas une bonne chose. Si mon père est un démon supérieur, j’en reste pas moins un hybride capable d’infliger des dégâts atroces et la mort de diverses façons. Et encore, je n’en suis qu’au développement de mes capacités. Mais Monday, lui, c’est la tentation sur deux jambes…et pas le genre de bonne tentation, soyons clairs.

« Qu’est ce que tu fiches ici Monday ? Je ne pense pas qu’il était prévu qu’on se voit… »

Bien sûr que non que ce n’était pas prévu, étant donné que je n’avais plus donné de nouvelles depuis quelques jours. Fronçant les sourcils, je reste devant la porte ouverte, ne l’invitant pas spécialement à entrer. Mais connaissant le phénomène, il ne s’est pas déplacé pour rien et surtout, il ne se gênera pas pour entrer d’une façon ou d’une autre.

AVENGEDINCHAINS

@Monday Grimshaw & @Achil Danaé

la danse des démons

L’astre solaire semble enfin s’astreindre au repos, éclats chatoyants perdant de leur intensité, dernières traines célestes aux teintes rosées chassées par les délices ténèbres. La chaleur étouffante, elle, règne en maitre et ne semble pas faiblir. Le corps se couvre d’une fine pellicule de sueur tandis qu’il parcourt les rues désertées de San Francisco. Les quelques badauds croisés tentent de se rafraichir à l’aide d’éventails de fortune, regards ancrés sur le bitume que les rayons ont surchauffés. D’autres s’échauffent, tels ces 2 imbéciles qui accidentellement se sont tamponnés et que la fournaise a tôt fait d’enflammer, bouillonnement explosif au point d’en venir aux mains. Altercation sanglante à laquelle il ne prête d’attention avant que des doigts graciles ne le retiennent, jeune femme affolée réclamant de l’aide. Geste suspendu au regard de cet être maléfique qu’elle n’aurait dû interpeller. Le Grimshaw effraie, aura démoniaque dont il joue avec talent, mirettes intimant la fragile interlocutrice au silence avant de reprendre son chemin. Sans l'ombre d'une action pour ces hommes. L’atmosphère étouffant possède la capacité d’effervescence, c’est certain.

Les quartiers du Paradisio semblent densifier la foule, désireuse, sans l’ombre d’un doute, d’aller à la rencontre de Mère Nature afin qu’elle leur apporte un semblant de rafraichissement avec sa forêt et ses étendues aquatiques. Ce n’est pas ce que l’hybride est venu chercher dans le quartier…

La main s’écrase sur la sonnette. A peine quelques secondes s’écoulent mais il n’est pas patient … du moins pas pour ce genre de chose… alors il vient de nouveau taquiner le bouton jusqu’à ce que la porte s’ouvre sur Achil. Posté contre l’encadrement, nonchalance diaboliquement incarnée, le regard quitte le sol. « Qu’est ce que tu fiches ici Monday ? Je ne pense pas qu’il était prévu qu’on se voit… » Il papillonne un instant sur les lignes divinement marquées de ce torse dénudé s’offrant à lui pour, en définitif, venir à la rencontre de ses prunelles. Ses lèvres se sont délicieusement ourlées d’un sourire empli de malice, indéniable contraste avec la contrariété peint sur le faciès d’Achil. « Je suis venu remporter la fameuse partie de cache-cache que tu as commencé… »Le geste est souple, délicat, doigts inquisiteurs qui effleurent tel un souffle l’épiderme. Pourtant la carcasse se retrouve projetée contre cette foutue porte d’entrée. Il n’est pas doux Monday, il n’est pas délicat. Achil le sait bien. La distance est moindre mais l’impact est là, télékinésie qui le maintient le temps suffisant pour qu’il puisse s’inviter. Il s’avance dans le logement avec son flegme naturel repérant bières et pizzas déposées sur la table de salon. Il saisit une brune avant de se mettre à son aise sur le canapé, goulot porté à ses lippes pour en saisir une lampée. « Alors… qu’ai-je gagné ? »

AVENGEDINCHAINS

@Monday Grimshaw & @Achil Danaé

la danse des démons

Ma main reste bloquée sur la porte, alors que mes iris caressent le visage de l’hybride. Il me dévore des yeux et, au final, j’aurais probablement dû mettre un t-shirt…davantage pour moi que pour lui. Ses caresses invisibles m’électrisent, laissant un passage surchauffé et pourtant lointain, sur mon épiderme même pas frôlé. Je déteste cette sensation d’envie, parce que Monday est intéressant au lit, sans nuls doutes. Mais j’ai décidé de ne plus rien tenter, comme un enfant cherchant à se repentir, pour éviter de tenter le diable et d’en voir, littéralement, la queue. Ce sourire, je le connais que trop bien. Il cache ce démon qui enivre, qui éveille mes sens, me pousse souvent aux pires choses. Et dans ces instants, j’adore ça. J’adore laisser ma part démoniaque venir me grimper sur l’épaule, me murmurer que je pourrais faire tellement plus, tellement plus rapidement. Mais je la contrôle, un peu.

A ses mots, je hausse un sourcil interrogateur. « Tu joues seul, Monday. A croire que tu manques d’amis. » Sourire mauvais qui caresse mes lèvres. Les mots ne sont pas là pour blesser, pas encore du moins. Deux secondes plus tard, je me retrouve projeter contre le côté de la porte, lui laissant le passage pour entrer. Ne pas entrer dans son jeu…ne pas entrer dans son jeu…l’envie de réveiller mon pouvoir est farouche. L’envie de lui faire payer cette intrusion également, faisant tourner son sang en l’accélérant, le ralentissant…ou encore, en utilisant cette aura puante de noirceur, pour l’empêcher de respirer. Serrant les dents, j’attend que la pression cesse et grogne. « Fais comme chez toi ! » Les animaux se sont effacés, comme repoussés par l’aura sombre de l’hybride et je ne leur en veux pas, ils ont mis des mois à m’accepter avant de comprendre que je n’étais pas une menace.

Claquant la porte, je retrouve le jeune homme avec ses aises. Une part de pizza en main, une bière dans l’autre. Ça en serait presque risible et pour lui faire lâcher prise, je ralenti la circulation sanguine dans ses bras, pour que ses doigts ne répondent plus….Une fois chose faite, je souris devant la pizza qui tombe et la bière qui se déverse. « Pas mon repas, ça c’est sûr ! » Pour prouver mes dires, j’attrape la pizza tombée et la balance vers le hall où un des chiens en profite pour sauter dessus et repartir aussi vite…Me laissant aller sur le sofa en face de Monday, je croise les bras contre la poitrine, irrité. « Par contre, t’as gagné le droit de m’expliquer comme t’as su où j’habitais…depuis quand tu t’invites chez les gens comme ça ? Encore plus chez moi. »

J’hausse pas le ton, je me contente de le regarder, tout en gardant subtilement mes distances avec lui. Parce que je sais…oui, je sais qu’il me serait facile de replonger, de me laisser enivrer.

AVENGEDINCHAINS

@Monday Grimshaw & @Achil Danaé

la danse des démons

« Tu joues seul, Monday. A croire que tu manques d’amis. » Les joutes verbales sont futiles, elles glissent sur lui comme la pluie sur un déperlant. Preuve en est son absence totale de réponse, attention déjà captée par l’intérieur de la demeure. Il y voit quelques bestiaux à l’affut qui ont tôt fait de décamper lorsque le démoniaque croise leurs regards effrayés. Instinct de survie face au prédateur et aux ténèbres. D’un mouvement de force il en profite pour se frayer un passage et s’introduire en ces lieux sans permission. « Fais comme chez toi ! » Il n’a pas attendu qu’il le lui dise. Il ne demande même pas, il prend. Vieilles habitudes…

« Pas mon repas, ça c’est sûr ! » Les mots claquent durs en réponse avant que ne se suppléent les actes. D’abord de légers picotements auxquels se succèdent des désagréables fourmillements et en définitive l’anesthésie totale. Il regarde ses paluches dont la teinte s’éclaircit progressivement, peau d’albâtre translucide sous laquelle perce des tracés bleutés d’hémoglobine que l’hémokinésiste contrôle à sa guise. L’heure n’est pas à la riposte mais à l’admiration de son travail, de ce qui le rend si particulier. Alors comme ça on ne joue pas hein ? Il l’a titillé, provoqué, joué avec lui et il a obtenu réponse. Evidemment que la partie a commencé, c’est juste qu’Achil ne le sait pas encore. Il est entre les doigts d’un vil manipulateur qui tisse sa toile précautionneusement. « Par contre, t’as gagné le droit de m’expliquer comme t’as su où j’habitais…depuis quand tu t’invites chez les gens comme ça ? Encore plus chez moi. » Déjà l’effet s’estompe, sensations retrouvées qui lui font d’instinct plier et déplier les doigts un court instant. Son regard part rejoindre celui contrarié du bel hybride. «Je venais voir pourquoi tu cherchais tant à m’éviter… » En même temps, il se relève et esquive la bouteille dont le contenu s’est déversé sur le tapis laissant cette odeur alcoolisée si caractéristique. Bonne chance pour enlever la tâche pense-t-il un bref instant sans que ça ne le soucie vraiment. Il avance tranquillement, prédateur face à sa proie. Depuis son arrivée, il n’a cessé de ronchonner. Encore en cet instant son minois est contracté, sourcils formant cet angle si caractéristique. C’est mignon…

Arrivé face à lui , Monday ne lui laisse pas vraiment l’opportunité de décroiser ses bras de son torse. Ses doigts trouvent refuge contre ses muscles, pression lui intimant de ne pas essayer de se redresser mais au contraire de se laisser aller contre l’assise. Comme si tu pouvais m'échapper... Il en profite pour venir caler un de ses genoux entre ses jambes. Sa main restante elle va se poser tout proche de sa tête, appuis lui permettant de se pencher sur l’hybride… encore et encore… jusqu’à ce que de ses lèvres il parcourt l’arête de sa mâchoire crispée. « Ainsi donc ma visite te déplait ? » Pour accompagner ses dires une moue terriblement craquante s'est dessinée sur sa gueule d’ange. Les doigts inquisiteurs, eux, arpentent la chair dénudée, plongeant au sud pour sillonner la limite imposée par son jogging. Jeux de mains, jeux de vilains… et Monday est très vilain.« Alors arrête moi... et dis moi de partir… » Si tu l’oses… L’intonation est plus basse et le bout des lippes est parvenu jusqu’aux siennes pour y murmurer contre, tentatrices.

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