se brûler les ailes ft Achil

se brûler les ailes

« Je vous en supplie, je paierais. » La voix suppliante d’un démon. Il était à genoux face à trois hommes. Deux brutes. Un homme en costume. Sa vie se comptait maintenant en minutes. Il avait voulu jouer au plus malin. Il pensait pouvoir berner son boss. Qu’est-ce qu’il croyait ? Que parce que Salvatorius, alias Silver dans le monde des humains n’était pas un démon supérieur, ni même la source, qu’il n’avait pas de pouvoir. En enfer, il aurait été certainement en bas de l’échelle alimentaire. Mais ici, à San Francisco, il était chez lui. Régnant en maître sur le monde de la nuit, des trafics d’armes et de drogues. Ici, il était bien loin du bas de la pyramide du pouvoir. Il en était la pointe. Personne ne le défiait sans en subir les conséquences. Encore moins un petit merdeux comme ce demi-démon. Voler 10000 dollars de drogue et s’en sortir ? « Tuez-le » dit-il en se retournant pour retourner vers sa voiture. Son chauffeur lui ouvrit la porte et il s’y installa. Son téléphone illuminant son visage. A peine un homme de trente ans, brun, séduisant, il était en réalité un démon de plus d’un demi-siècle. Son pouvoir lui permettant tel un caméléon de se camoufler à la vue de tous. Il fit descendre la liste de ses contacts lorsqu’un nom s’afficha. Achil. Le beau et séduisant Achil. Un amant autant qu’un ami. Ils avaient passé des nuits de sexe torride. Un corps-à-corps sans attache mais bénéfique. Celui qu’il rejoignait souvent. Bien trop souvent. Silver était plus du genre à changer de partenaire comme de chemise, mais pourtant, il s’était attaché à ce demi-sorcier, demi-démon. Peut-être un peu trop. Ou alors c’était Achil qui s’était attaché. Attendant bie trop de lui. Qu’il renonce à l’obscurité. A la noirceur. En gros qu’il renonce à lui-même. A ce qu’il était depuis 62 ans, un démon. Il assumait ce qu’il était. Il n’avait jamais eu honte d’être un démon. Il n’était pas le plus puissant. Il n’était pas le plus gradé. Mais, il était un démon, et cela rien ne pourra y changer. Pourtant son ami lui manquait. Déjà un mois, qu’ils ne s’étaient pas parlé. Sans doute rien lorsqu’on a 62 ans et toute l’éternité devant soi. Pourtant, leurs ébats lui manquaient. Laissant ses doigts glisser sur le téléphone, il envoya un texto. « J’ai des photos compromettantes de toi, si tu veux les récupérer, rendez-vous à l’endroit habituel. » Il n’avait rien mais c’était sans doute le seul moyen qu’il puisse voir le beau brun. Son chauffeur qui était un démon capable de se téléporter les envoya directement sur la colline du Presidio face aux Golden Gate. Un endroit digne des contes de fées. Là, où ils se retrouvaient à l’abri des regards. Il sortit de la voiture et s’installa sur l’herbe. La nuit couvrant le pont si symbolique. Attendant un homme qui ne viendrait sans doute pas. Même pour une dernière conversation.

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@Silver Rice & @Achil Danaé

se brûler les ailes

La télévision est allumée et pourtant, je ne regarde pas vraiment les images qui défilent. Mes chiens autour de moi, ne cesses de jacasser et me poser des questions sur Erebe, que j’avais eu la stupidité de ramener chez moi pour une partie de jambes en l’air. Forcément, mes bêtes se demandaient qui il était, ne voyant que rarement des personnes partager mon lit…Mes amants, ils connaissent rarement mon adresse, préservant mon intimité, ma demeure pour mes proches aussi rares soient-ils. Mais ces derniers temps, mon adresse semble se faufiler un peu trop vite dans l’agenda démoniaque. Entre mon père qui vient me chercher de force pour faire face à la Source, Monday qui vient chez moi sans ma permission et moi, qui ramène un amant. Déménager serait trop long et chiant, je pense que vivre avec ça est la seule option actuelle…sauf si les choses deviennent trop compliquées alors, là, j’improviserais.

Poussant un long soupir d’exaspération, mon téléphone se met à vibrer à mes côtés, annonçant un message. Roulant des yeux, je prie pour que ça ne soit pas le boulot. J’ai pris une semaine de congé après mon dernier contrat, j’avais radicalement besoin de repos et d’un peu de calme dans ma vie. Attrapant l’appareil du bout des doigts, je me fige en voyant le nom affiché sur l’écran. Silver. Autrefois amants, aujourd’hui, plus rien. L’obscurité régnait en maître chez lui, éveillait la mienne trop facilement…j’avais décidé de m’en aller sans me retourner, de toute façon, ce n’est pas comme si j’avais fait naître de l’affection chez lui. Serrant les dents, je déverrouille le téléphone pour lire le message. Espèce de…Il est sérieux ? La colère gronde et vient rapidement s’enfoncer dans mes veines. Un mois que nous nous parlions plus et maintenant, il me contacte pour me menacer. Charmant.

« Connard. » Que j’envoie sans plus de cérémonie, jetant mon téléphone sur le canapé avec colère. L’espace de quelques minutes, je reste assis, déterminé à ne pas me bouger jusque-là colline…sauf que…je ne peux pas me le permettre et il le sait. Pestant contre moi-même, je me lève rapidement et attrape ma veste en jeans. Prenant mes clefs de voiture, j’entre dans le SUV garé dans le garage et sors celui-ci en direction de ce lieu où nous nous retrouvions si souvent. Une vue magnifique, des baisers échangés, des sourires en coin, des rictuses, des provocations…J’efface les souvenirs aussi rapidement qu’ils arrivent, refusant de retomber dans ce piège merdique. Silver c’est du passé, ni plus ni moins, et aussi beau soit-il, je compte bien lui botter le cul et ce, même si la Source m’en veut après. Ça ne serait pas la première fois que je serais convoqué dans la salle du trône.

Après plusieurs minutes, je gare enfin mon SUV sur la colline, ayant en visuel Silver, assis dans l’herbe. Sans attendre, je descends en claquant la portière, le visage fermé, les yeux brillant d’une évidente colère. « Qu’est-ce que tu veux, Silver ? Finissons-en rapidement, tu seras sympa, j’ai d’autres choses à foutre que venir te voir sur cette colline. » La rancœur est presque évidente, palpable, alors que je m’immobilise derrière lui, à une distance raisonnable. Bras croisés sur mon torse, ils sont loin nos baisers et nos caresses.

AVENGEDINCHAINS