Vol de nuit (DORIAN)

Race magique : Hybride démon / familier

Ca se murmure chez les Ozcer, depuis toujours, depuis que le monde est monde, cette malédiction poursuit chacun de ses membres. Morsure intemporelle de la lignée maudite des familiers qui laisse son possesseur manquer de cœur, incapable d'aimer, de sentir ce myocarde s'emballer pour un-e autre. Aromantique dirait-on aujourd'hui. Une mère peut aimer son enfant. Un être peut aimer ses ami-es. Savourer des relations charnelles. Mais l'amour avec un grand A, il ne le connaît pas. L'illusion peut se faire, mais elle n'est que leurre. Cruauté malsaine pour ces cœurs de glace condamnés à l'artefact d'une solitude qu'ils affectionnent. A moins que le destin leur permettent de croiser le chemin de l'être qui a été choisi, désigné. Rarement, cela se produit. Rarement, le don d'une personne se répercute et finit par étouffer l'Ozcer. Et Dorian aurait préféré que jamais il ne le croise.

C'est ainsi qu'il est né. Ainsi qu'il a été conçu, un démon offrant une partie de plaisir à sa mère. Père qui fut abattu par le sorcier qu'elle guidait alors. Subterfuge sans âge du sexe pour détourner l'attention. Elle ne l'aimait pas, il n'était qu'un objet, qu'un but à atteindre et à éliminer. Lui, démon de la folie la plus pure et la plus incisive, qui n'a malgré tout pas survécu à ce stratagème. Dorian ne l'a jamais connu, n'a jamais rien su de lui. Plus connu comme étant un hybride d'une famille de familiers maudite, incapable d'aimer sous réserve de ne jamais rencontrer l'âme désignée par le sort, tacheté d'une parcelle démoniaque aux effluves sombres et brûlantes. Il est de ces deux races, un savant mélange, souffrant de l'immortalité qui brûle ses veines, de la noirceur qui consume son âme, et de ce cœur sombre qui palpite.

Pouvoirs des familiers. (Niveau 3.)

nv.1 métamorphose animale en faucon
Hybride de la race des familiers, elle était inscrite en lui, cette capacité de prendre la forme d'un animal pour mieux se fondre dans l'entourage d'un sorcier. Celle qui fut la sienne, s'avéra être un faucon. Animal vif et rapide, prédateur acéré à la vitesse et à la force de frappe plutôt impressionnante. Il maîtrise cette forme aussi bien que son apparence humaine. Deuxième visage qu'il affectionne, le fourbe, y trouvant une certaine forme de liberté, d'autant plus qu'il emprunte la peau d'un animal protégé.
nv.2 vision de faucon
Particularité de l'animal en lequel il peut se transformer, sa vision devient précise, capable de se perdre dans le lointain comme le ferait un faucon. Ainsi, comme les yeux de rapaces, les siens sont capables d’amplifier la lumière (comme le ferait un réflecteur), d’accentuer les contrastes en modifiant la température des couleurs par une intensification des couleurs chaudes (orangées) et une extinction des couleurs froides (bleutées). Il est également capable de traiter rapidement les différentes données visuelles. Faculté pratique pour le sniper qu'il est aujourd'hui.
nv.3 réflexes & probabilité des mouvements
De sa vision, découlent d'excellents réflexes, mais pas seulement. Les probabilités, vous connaissez ? Il parvient à connaître le prochain geste, le prochain mouvement dans un calcul de probabilités, de vitesse, tout comme le chemin que prendra sa balle s'il la dirige dans telle ou telle direction par biais de ricochet, ou de fenêtres et lieux à traverser. Bien évidemment, il ne peut prédire que les gestes, dès qu'il est question de pouvoirs... c'est une autre paire de manche. Mais disons qu'il est d'une extrême précision avec une arme.
nv.4 malédiction croisée de l'âme sœur
Parfois, il n'est qu'une ombre qui jamais ne s'active. Parfois, l'âme s'expose à croiser celle qui la complète. Quatrième niveau parfaitement inutile aux yeux de bien des Ozcer, et Dorian ne peut qu'être d'accord. Jamais il n'irait imaginer que le destin se montrerait si fourbe, lui qui s'enlise dans cet aromantisme qui lui convient, qui lui donne l'aura d'un insensible parfois. Mais voilà qu'à ce niveau, l'hybride au cœur de glace subit de plein fouet la malédiction croisée de l'âme sœur. Quatrième niveau désastreux, suite de ce que les premières étapes du piège qui a déjà commencé à se tisser. Il ne s'active chez Dorian qu'à la condition d'être déclenché par l'un des pouvoirs de l'âme sœur. Une âme... choisie par le destin, désignée par la malédiction. Car il ne peut s'agir que de cela, une malédiction. A quoi bon ressentir de l'amour ? A quoi bon s'étourdir ? Cela fait des siècles que les Ozcer s'en passent, cela aurait pu continuer. Mais c'est une sombre appartenance qui enlise son âme à cette autre. Déclenché à la suite de l'activation du niveau semblable du pouvoir.

Parce que le faucon est un animal fidèle dans son couple, cette dernière particularité, et vous vous en doutez, n'agira que pour une seule et unique personne en ce monde. 7 milliards... et il fallait qu'il tombe dessus. Émotions qui se partagent, qui s'entremêlent. Fidélité mise en avant, quand plus aucun désir charnel ne sera possible pour un autre, et c'est malade qu'ils ressortiront s'ils s'y essaient malgré tout. Insensibles aux auras mensongères, aux charmes naturels... tant qu'ils ne sont pas l'autre. L'autre... Belfort, qu'il désirera, et pour lequel son cœur sera capable de battre. Ironie du dégoût brûlant sur la langue du familier alors qu'il sera incapable de s'en prendre au démon, pire... ressentira le besoin de s'assurer de sa sécurité.

Aliénation corruptrice (Niveau 1.)

nv.1 aura d'influence des passions
A ce niveau, Dorian peut manipuler les émotions dites négatives d'un être (luxure, colère, haine, crainte, fascination, ...) en les poussant jusqu'à leur paroxysme et en pouvant les diriger sur un tiers si elles lui sont premièrement destinées. Il ne peut malgré tout pas faire apparaître ces émotions, puisqu'il faut que l'émotion en question soit déjà présente chez sa victime, ne serait-ce que de manière subtile. De même, son influence a une durée d'action limitée dans le temps, un peu comme un parfum qui finirait par se dissiper dans l'air. Généralement, Dorian se sert de ce don pour s'esquiver, quitter un endroit, bien qu'à son "adolescence tardive", il en ait usé dans le monde des humains pour révéler la luxure bridée de certains êtres.
nv.2 yeux du chaos
Chaque être porte en lui des secrets, des choses qu'il ne désire pas que les autres découvrent, ou même que l'on n'ose pas s'avouer. Lorsque Dorian déclenche ce niveau, la personne dont il croise le regard ne peut résister à l'envie de se confier à lui, de lui avouer jusqu'au plus inavouable de ses secrets, y compris ceux qu'il se dissimule à lui-même. L'autre a l'impression qu'il peut se confier, qu'il ne risque rien, et la chose semble même des plus naturelles, sachant que l'être qui se confie ressent une sensation de soulagement à mesure qu'il parle.
nv.3 voix de la folie
En s'adressant simplement à haute voix a sa victime, Dorian peut la conduire dans un état de rage ou de peur, la forçant à abandonner la raison ou les pensées cohérentes. L'idée s'implante dans l'esprit visé au point que l'être a l'impression de voir ce qu'il pense. Le meilleur moyen d'interrompre cette transe est soit qu'une tierce personne fasse entendre raison à la personne touchée, soit qu'une émotion plus vive supplante la première, soit que l'on détourne Dorian de sa concentration.
nv.4 démence absolue
Quand d'autres manipulent les illusions visibles, lui est capable d'enfermer sa victime dans un univers qu'il tisse à partir de l'esprit même de celle-ci. C'est elle qui donne de la matière à son univers, elle qui a l'impression que tout est vrai, jusqu'aux moindres sensations. Dorian ne fait jamais que tisser la trame et y enfermer sa proie. A nouveau, le contact visuel est important. A nouveau, cela permet à Dorian d'entrer dans l'esprit et de s'y faufiler. Le temps de l'esprit et du monde réel n'est pas le même, le véritable étant beaucoup plus lent que les idées. Pour interrompre la transe, il suffit d'interrompre le contact visuel. Sachant que durant toute la transe, Dorian est vulnérable, puisque lui-même dans l'esprit de sa cible.

– Chacun de nous porte en lui le ciel et l’enfer, Basil, s’écria Dorian, avec un geste farouche de désespoir...

01. La malédiction. Personne ne sait précisément à quand cela remonte, mais les Ozcer ont été maudits. Un être seulement au départ, puis toute sa descendance pour le punir d'un acte dont il fut le seul responsable. Une sombre histoire de trahison qui s'est perdu à travers le temps. Mais les paroles furent jetées. La formule se répercutant vie après vie, sang pour le sang. Puisqu'il lui avait fait croire qu'il l'aimait, alors il ne serait plus capable d'aimer qui que ce soit, en dehors de cette âme sœur égarée dans le monde. Aromantisme sordide, qui s'alliait à une multitude de petits points divers et variés. Subtilités suaves pour rendre le tout plus détestable encore. Car de toutes ces générations, rares furent ceux à s'éprendre, à se perdre, à devoir haïr cette destinée.


02. La marque de naissance. Ainsi, chaque descendant des Ozcer naît avec une marque de naissance unique, et qui le relie à la malédiction. Dorian en possède une sur la fesse droite. Elle se reporte sur son plumage lorsqu'il se transforme en faucon. Il sait qu'elle est liée à la malédiction. L'histoire est soufflée, toujours. La vérité sur leur incapacité à aimer un autre être de manière romantique est ainsi connue.

03. Père et Mère. Fils d'un démon de la folie et d'une femme familier de la famille Ozcer. Il est le résultat d'un piège tendu par sa mère à ce père qui s'est égaré entre ses cuisses juste le temps de se faire détruire par le sorcier dont elle était le familier. Le fait qu'un enfant soit produit de cette aventure n'était pas prévu, mais Magdalena n'a jamais été du genre à s'éprendre d'une manière romantique de qui que ce soit, malédiction oblige, puisqu'elle n'a jamais croisé son âme sœur. Comme tant d'autres de ses ancêtres. Mais contrairement au premier maudit, comment regretter quelque chose que l'on n'a jamais connu ? Les Ozcer n'en ont jamais été que plus efficaces. Et cette mère a aimé cet enfant qu'elle a chéri, jusqu'à ce qu'un démon l'assassine à son tour.

04. Orphelin ? Disons que le sorcier de sa mère l'a mis dans sa valise et qu'ils ont quitté la Roumanie sans un regard en arrière. Sorcier qui, en perdant celle qu'il aimait, a peu à peu sombré du mauvais côté de la barrière, et a laissé l'enfant suivre son propre chemin tortueux. Quand elle tentait de lui inculquer des valeurs, lui n'a vu en lui qu'un moyen, qu'un outil, qu'une arme. Et c'est sans le savoir, qu'il jouait le jeu de l'assassin. Sans le savoir qu'il ramenait l'enfant sur la voie du mal qu'il n'aurait jamais dû quitter. C'est qu'il manque d’empathie ? Non, bien au contraire. Il ne sait juste pas aimer au sens propre du terme. Mais il apprécie les êtres, les contacts, les corps. Et c'est en tant que familier du sorcier de sa mère qu'il gagne l'Angleterre... qu'Oxford finit par lui ouvrir les bras. Il s'écarte du chemin prédestiné des familiers, abandonne le vieux sorcier à son sort, ne revenant dans la vieille bâtisse qu'il partage que pour y dormir, mais se laisse charmer par la haute société élitiste, et le mouvement esthète.

05. Aromantisme. Peut-être l'avez-vous déjà vu, déjà lu, ce fameux livre d'Oscar Wilde, ce "Portrait de Dorian Gray". L'Ozcer, lui, n'a jamais lu le livre, a à peine vu le film d'un oeil distrait. Il sait, pourtant, que les pérégrinations de l'esprit de Wilde se sont inspirées de son être, après que leurs chemins se soient croisés lors de ses études à Oxford, quand John Ruskin était alors son professeur, et une relation plus qu'intime de Dorian. Ils se revirent quelques années plus tard, Oscar se laissant séduire par le visage inchangé du démon. Car il ne pouvait être que cela, une engeance démoniaque ou sujet à préservation infernale. De là est né le personnage, sous le crâne de l'écrivain une fascination pour celui qui semblait posséder un cœur de glace. Il aurait voulu lui ressembler, version fantasmée... Il le dira, sans jamais souffler que Dorian était un être réel. Un esthète ne cherchant jamais la beauté intérieure, mais s'arrêtant qu'à celle extérieure. Forcément, Dorian était alors jeune, profitant des chairs, des occasions, de ce monde à la recherche de l'intolérable décadence. Incapable d'aimer, il l'a cru pourtant, un temps, que sa malédiction était Oscar... faussement. Et n'en a été que plus soulagé. Il n'a revu l'écrivain qu'à la fin, cadavre en sursis sur lequel il n'a posé qu'un regard dédaigneux. Déchéance abyssale d'un "sauve-moi" qui n'a fait que sourire le familier, rictus mesquin et cruel avant qu'il se détourne.

06. Armes à feu. Ce n'est que lorsqu'il a déclenché le niveau 2 de son premier pouvoir qu'il a commencé à s'y intéresser, que quelqu'un lui en a mis une entre les mains. Première rencontre, premier amour de cette passion naissante pour les armes à feu. Lui qui commença à goûter à cette addiction d'atteindre sa cible, de s'enquérir des nouveautés, des nouvelles créations, de lorgner du côté des créateurs. Il a fini par suivre les innovations, et aujourd'hui, il ne fait aucun doute qu'il possède un sacré armement, plusieurs calibres ornant ses bagages qui sont entrées de manière parfaitement illégale sur le sol américain il y a quelques mois à peine.

07. Assassin. Il l'est devenu un peu par hasard, parce que quelqu'un est venu lui proposer un contrat contre pas mal d'argent. Il a accepté, et c'est une pure addiction qui née entre l'instant où il a appuyé sur la gâchette et celui où la balle a percuté sa cible. Il en a eu d'autres des contrats. Divers et variés. Souffle fatidique de celui qui indubitablement manquait d'empathie envers ces êtres. Engeance démoniaque qui se tisse des contacts, des relations, ne rechigne pas sur les contrats à abattre. Peut-être qu'il possède des tendances sociopathes... des tendances seulement, car on est bien loin de la véritable maladie, et aucun médecin n'a jamais tenté de plonger dans l'esprit tortueux de l'assassin.

08. Le squad. Une idée qui a germée un jour quand il les a croisé : Thrower et Chemist. Les premiers. Ceux dont il a compris que les talents pourraient être complémentaires du sien. Puis il y a eu Spy. Et pour finir Brawler. Ils forment une sorte de famille dysfonctionnelle. Ils sont surtout ceux qui acceptent les contrats dont personne ne veut, à croire qu'ils sont complètement tordus pour ça. Mais les défis sont grisants. Et il leur faut bien ça pour exister, tous ensemble. Dorian s'y est attaché, à cette petite bande qui parfois l'exaspère. Lui, il est le calme de la bande, le plus posé de tous. Celui que l'on respecte, ce presque père, ce presque frère, que l'on ne veut surtout pas voir s'énerver, que certains craignent par moment. Peut-être parce qu'on y entre difficilement dans sa tête. Ou peut-être parce que c'est lui qui permet à tout ce petit monde de rester uni quoiqu'il arrive.

09. Collectionneur. Il aime collectionner, Dorian. Des tableaux, des œuvres d'art, des exemplaires originaux de certains ouvrages. Il ne les lit pas, pourtant. Il ne les regarde que d'un œil perplexe. Mais il aime posséder certaines choses. Généralement, ce sont des trophées qu'il emporte de chez ses victimes. Des choses qu'il conserve, comme des souvenirs, mais qu'il aime savoir en sa possession.

10. San Francisco. Le groupe de mercenaires s'est posé il y a quelques mois en Amérique, dans cette ville nommée San Francisco où ils pensent pouvoir faire fortune. Une ville comme une autre, qui a pourtant mis sur sa route celui qui n'est autre que l'âme sœur désignée par la malédiction : Belfort, un démon insupportable qui a décidé d’œuvrer pour le bien, et vers lequel il se sent attiré sous sa forme de faucon depuis que leurs regards se sont croisés à un moment inopportun. Moment qui pousse Dorian à détester l'individu de toutes ses forces. De plus, il n'y croit pas. Il n'y pense même pas... que la seconde phase de la malédiction vient de s'éveiller parce qu'un crétin de démon a cru bon de rechercher ce qu'une prophétesse lui a promis : une âme sœur. Qui a besoin d'une âme sœur dans sa vie ? Qui ? Pas lui ! Et surtout pas si c'est... CE démon.